NOTE
D'INTENTION À L'ÉDITION
MATHIEU
RENAULT/RÉSIDENT & VIF III
Ma
résidence artistique au Lycée Professionnel du Pays d'Aunis à
Surgères (17) s'est
déroulée
du 18 janvier au 3 juin 2016.
L'idée
d'une édition ponctuant la fin de la démarche s'est rapidement
imposée au
cours
de ces mois de travail en Charente-Maritime. Les ateliers au lycée
s'intensifiaient,
les
collaborations sur le reste du territoire se multipliaient et je
rencontrais des personnes et des savoir-faire qui me laissaient
entrevoir toutes sortes de projets et
d'initiatives
possibles, si j'arrivais à regrouper et articuler autour de ma
présence en
Aunis
toutes ces qualités.
Des
discussions avec Oscar Perales, son caractère inspiré et les
ressources de sa
pépinière
à St-Félix, nous ont par exemple permis d'imaginer installations
plastiques et
land
art qui, si elles n'ont pas abouti en tant que telles, ont donné sa
forme à la
scénographie
de l'exposition de fin de résidence au sein du Lycée professionnel.
Il
en a été de même avec Philippe Petit-Prevost, habitant de
Surgères, rencontré au Clos des Cimaises, une galerie d'art à
St-Georges du Bois. Philippe est artiste et graphiste et nos échanges
m'ont ramené à cette idée d'édition qui commençait à germer
dans mon
esprit.
Avec
Philippe et l'association « En avant première » dans
laquelle il
s'investissait
déjà à Surgères via l'édition Édith&moi, cellule éditoriale de
l'association, j'avais un directeur
éclairé et son comité d'édition local. Fidèle aux commandements
du contrat de
résidence passé avec la Région Nouvelle-Aquitaine, le projet d'une
édition de fin de résidence
commençait de plain-pied à Surgères.
S'esquissait,
dès les premières discussions sur le sujet avec Philippe, une forme
de livre
objet
original qui ouvrirait une large place aux sensations et au plaisir
tout en
remplissant
sa mission didactique d'exégèse des activités artistiques de la
résidence.
Nous
avons donc apporté un soin méticuleux à sa conception et à la
qualité des
éléments
qui le constituent, à la recherche de solutions de fabrication
originales pour
parvenir
au résultat imaginé tout en travaillant avec des partenaires de la
Région.
Ainsi,
le rainage, la découpe, beaucoup de conseils, l'impression des
listings et la
fourniture
du papier des poèmes proviennent de la société IIMPRIM17 / Les
petites
allées
de Mme Nathalie Rodriguez et M. Michel Bon de
Rochefort-sur-Mer ;
l'impression
des couvertures réalisée par Monsieur Gaudin et l'Imprimerie
Atlantique
Offset
de La Tremblade ; les photocopies des grandes et petites pochettes
ainsi que
des
poèmes par le CAC (Centre d'Animation et de Citoyenneté de
Surgères) ; le
façonnage
est réalisé par l'association « En avant première » et les
ateliers d’écriture
animés
par Véronique Amans, par les élèves de Terminale CAP EB & MF
secondés de
Marie
Sureau documentaliste du Lycée du Pays d'Aunis et de Cécilia
Fauconnet,
animatrice
culturelle du Lycée (et moteur principal de toute cette résidence
artistique).
Le
poème en exergue dans l'édition, le texte « Résistance » est
tiré de l'album
«
Phoenix » de Jonathan Caplanne, a.k.a. TIWANKA. Quatre des morceaux
de cet
album,
dont « Résistance », constituent une partie de la musique compilée
sur le CD
audio
de cette édition, le groupe IAROSS ayant aussi gracieusement accepté
de me
céder
l'utilisation des quatre autres morceaux composant ce CD, tirés de
leur nouvel
album
« Le Cri des Fourmis » ( dont j'ai réalisé le visuel de
couverture).
La
présence de la musique dans ce projet d'édition était pour moi
essentielle, elle a été
un
fil rouge chargée d'énergie et d'inspiration tout au long de ma
résidence. Les
reproductions
de mes oeuvres résonnent avec la musique de TIWANKA et de IAROSS
pour
former un choeur, sinon harmonieux, au moins foisonnant de sens et
d'émotions.
C'est
en ce sens que nous avons imaginé et crée dans le livre, comme une
pochette de
disque
vinyle, cette pochette perforée pour accueillir mes reproductions.
Parce
qu'un même souffle traverse tous ces efforts de création et anime
nos volontés :
celui
d'une liberté féconde et tenace qu'on ne cesse d'effleurer et de
conquérir, jamais
acquise
parce que fichée au coeur de notre humanité en mouvement.
Et
je ne crois pas me tromper en écrivant cela au nom de TIWANKA et des
musiciens
de
IAROSS, non plus qu'au nom de Philippe Petit-Prévost ou d'Oscar
Perales, tous prêts à
douter
et à se mettre en péril plutôt qu'à être engloutis par la
facilité et l'inertie.
Je
les remercie ici donc tous pour un tel partage de telles richesses.